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LES DÉFIS ÉTHIQUES DES TECHNIQUES DE PROCRÉATION ARTIFICIELLE

Un homme est-il une femme comme les autres ?

Hellena Zescaro explore ici les enjeux éthiques, scientifiques et sociaux liés aux avancées des techniques de procréation assistée, notamment la possibilité pour les hommes de porter la vie. À travers une analyse approfondie, elle examine les implications sur l’enfant à naître, les générations futures et les transformations sociétales. En questionnant les valeurs d’égalité, d’utilité sociale et le droit à l’enfant, l’étude propose une réflexion entre progrès technologique et humanisme. (Bientôt disponible) 

« Gepetto, vieux garçon célibataire, rêve de devenir père ». Ainsi commence la légende de Pinocchio, de Carlo Collodi, écrit au XIXe siècle.

Dans son chapitre  Le Monde à l’envers, tiré de son livre L’irrésistible désir de naissance, le médecin obstétricien, René Frydman, évoque l’idée d’une grossesse masculine : « un homme enceint, du point de vue biologique, cela n’existe pas. Mais pourquoi pas ? (…) pourquoi avec un peu d’hormone ne pourrait-on créer chez l’homme ce que la nature a refusé ? » (1)

Les progrès en matière de procréation médicalement assistée et de techniques de transfert d’embryons permettent aujourd’hui à des femmes d’augmenter leurs chances d’avoir un enfant. Si ces techniques pallient, dans la grande majorité des cas, des « erreurs » de la nature (maladie, malformations…), la tentation d’élargir ces techniques à des cas « contre-nature » guette l’homme de science et interroge l’homme de droit.

Jusqu’à présent, seules les femmes ont le pouvoir de concevoir, de porter, de mettre au monde un enfant. Cette  exclusivité, les femmes sont de plus en plus en nombreuses à la regretter, y voyant davantage un sacrifice qu’une bénédiction. Ainsi, on constate que les femmes reculent la date de leur première grossesse privilégiant un épanouissement personnel et/ou professionnel. À la question « si les progrès de la médecine le permettaient, laisseriez-vous votre conjoint être enceint à votre place ? », quatre femmes sur dix ont répondu par l’affirmative. 

Dans le contexte de rupture anthropologique sans précédent que l’on connaît actuellement, avec notamment l’émergence de la remise en question de la notion du genre, ne pourrait-on imaginer que la science permette, dans un futur plus ou moins proche, aux hommes de porter la vie ?